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LA FÉERIE NAPOLITAINE : BASILE

et son talent. On connaissait Basile comme un poète courtisan, faiseur d’épithalames et de madrigaux. On l’honorait comme membre de l’Académie napolitaine des Oziosi ou hommes de loisirs. On savait bien qu’il s’intéressait à une tentative littéraire, faite alors en faveur du dialecte napolitain. Mais s’il recherchait les contes savoureux et la langue populaire de sa chère Naples, personne ne devinait le parti que mystérieusement il en tirait.

Ce ne fut qu’après sa mort, arrivée le 13 février 1632, que sa sœur Adriana trouva dans son porte-feuille, comme l’intime aveu de ses plus chères pensées, ce recueil de contes populaires, écrits en dialecte napolitain, qui s’appelle le Pentameron ou Conte des Contes. Le peuple de Naples lui devait son épopée familière, et cette œuvre donna à Basile sa vraie immortalité. Singulière destinée pour ce poète de cour !


I


La mise en scène du Conte des Contes est délicieuse.

Une fille de roi, la jeune et belle princesse Zoza, est affligée de mélancolie. Comment, pour la distraire, on établit sur la place du palais une fontaine d’huile ; comment la princesse finit par rire devant le tour joué à une vieille femme ; comment celle-ci la maudit ; nous n’avons pas à le raconter en détails. Il nous suffit de dire que, pour obéir à sa destinée, Zoza doit rechercher la tombe du Prince de Campo-Rotondo, tombe surmontée d’une amphore, et qu’elle n’aura d’autre mari que ce prince, lorsqu’elle l’aura