Crassus. — C’est que, ne sachant point comment ces sortes de dépenses se font, j’ai pris le parti de ne ménager rien, à condition de n’y retourner pas souvent.
Lucullus. — Bon ; je vous entends : vous allez épargner pour réparer cette dépense, et vous vous en dédommagerez en Asie en pillant les peuples.
XLI
SYLLA, CATILINA ET CÉSAR
Sylla. — Je viens à la hâte vous donner un avis, César, et je mène avec moi un bon second pour vous persuader : c’est Catilina. Vous le connaissez, et vous n’avez été que trop de sa cabale. N’ayez point de peur de nous ; les ombres ne font point de mal.
César. — Je me passerais bien de votre visite ; vos figures sont tristes, et vos conseils le seront peut-être encore davantage. Qu’avez-vous donc de si pressé à me dire ?
Sylla. — Qu’il ne faut point que vous aspiriez à la tyrannie.
César. — Pourquoi ? N’y avez-vous pas aspiré vous-mêmes ?
Sylla. — Sans doute, et c’est pour cela que nous