qui agitent le monde ; vous n’en êtes sorti que pour n’en plus entendre parler. Mais, dites la vérité, vous ne connaissiez guère la solitude quand vous l’avez cherchée ; c’est par inquiétude que vous avez désiré le repos.
Charles. — Hélas ! mon pauvre enfant, tu ne dis que trop vrai ; et Dieu veuille que tu ne sois point mécompté comme moi en quittant le monde dans ce noviciat !
LXVI
CHARLES-QUINT ET FRANÇOIS PREMIER
Charles. — Maintenant que toutes nos affaires sont finies, nous ne ferions pas mal de nous éclaircir sur les déplaisirs que nous nous sommes donnés l’un à l’autre.
François. — Vous m’avez fait beaucoup d’injustices et de tromperies ; je ne vous ai jamais fait de mal que par les lois de la guerre : vous m’avez arraché, pendant que j’étais en prison, l’hommage du comté de Flandre ; le vassal s’est prévalu de la force pour donner la loi à son souverain.
Charles. — Vous étiez libre de ne renoncer pas.
François. — Est-on libre en prison ?
Charles. — Les hommes faibles n’y sont pas libres ; mais quand on a un vrai courage, on est