Page:Féron - La revanche d'une race, paru dans L'Étoile du Nord, 1927-1928.djvu/291

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— Est-ce possible ? s’écria Harold stupéfait. Alors, pardonne-moi… j’étais tellement distrait que je ne me rappelle pas… Violette, merci d’être venue.

— Je suis venue parce que vous l’avez exigé.

Violette, sans s’en douter peut-être, ne tutoyait plus son père. Lui s’en aperçut, et cela, joint à la réponse froide de la jeune fille lui fit mal.

Un instant il demeura silencieux et très sombre. Mais, faisant un effort sur lui-même, il reprit :

— Violette j’ai jugé cette entrevue nécessaire afin de déterminer définitivement la conduite que nous devrons tenir dorénavant l’un vis-à-vis de l’autre. Je veux donc causer avec toi longuement et sérieusement.

La jeune fille soupira et garda le silence.

Tout en parlant Harold continuait de marcher, les mains aux poches toujours.

— Je ne veux plus songer au passé, poursuivit-il, comme s’il se fût parlé à lui-même. Il arrive souvent, — et cela à son insu, — que l’homme le plus droit, le plus respectable, fasse des écarts au cours de son existence. Des circonstances plus fortes que sa volonté, des obstacles