Page:Féron - La revanche d'une race, paru dans L'Étoile du Nord, 1927-1928.djvu/52

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Et dans le cerveau égaré de Harold cette pensée sanglante surgit : « Le sang commande le sang ! »

— Oh ! ma vengeance sera complète, gronda-t-il avec un ricanement sauvage ; il me faut son sang à cette canaille de Marion ! Il me faut sa vie… à tout prix, par n’importe quel moyen… quand je devrais lui arracher le cœur de mes propres mains ! Oui, il mourra… il mourra je le jure ! Oh ! le misérable… le misérable !

Effondré sur un sofa, les coudes sur les genoux, la tête dans les mains, il râlait, mordant ses lèvres pour ne pas rugir sa haine, pour ne pas hurler sa rage. Et à cette minute, la face contractée de cet homme n’offrait plus rien d’humain.

On y pouvait lire tous les symptômes des plus violentes passions, toutes les tempêtes qui s’étaient déchaînées dans cet être au caractère de feu.

Ses yeux injectés de sang semblaient vouloir quitter leurs orbites agrandies.

Aux commissures de ses lèvres se formait une légère écume rosée que de temps à autre il épongeait de son mouchoir. Avec l’écume jaillissaient des malédictions.