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Page:Féval - Cœur d’acier,1865.djvu/242

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IV

La bande noire.


Cascadin s’effaça, agitant sa casquette de papier avec un respect ironique, et la bande noire entra. L’atelier Cœur-d’Acier avait fini le déjeuner ; Gondrequin-Militaire venait justement de flétrir, à son point de vue, les dépeceurs de maisons. Ces pauvres bandes noires ont contre elles tous les gens qu’elles molestent et bien d’autres encore ; elles sont rangées a priori parmi les choses haïssables. Du sein d’un nuage épais, alimenté par toutes les pipes allumées, rapins, clients et modèles jetèrent aux nouveaux venus un regard hostile.

La bande noire, ici, était représentée par deux charmantes jeunes filles, portant sous leurs fourrures de fraîches toilettes du matin, et par un homme à l’aspect triste et doux qui, certes, ne réalisait point le type du « loup cervier », abominé à tous les étages de l’art. L’atelier Cœur d’Acier, nous le voulons bien, n’occupait aucun étage d’art ; il habitait les caves à une très grande profondeur, mais tout rapin possède un grain de chevalerie, lors même qu’il balaye avec une lavette, trempée dans un sceau, les atroces toiles de la foire. La vue de Nita et de Rose avait tout à coup modifié les dispositions de ce peuple étrange qui fit la haie et mit casquette bas.

Seule, Mlle Vacherie, dit en grimaçant de dédain :