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Page:Féval - Cœur d’acier,1865.djvu/245

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voulait mieux que cela.

Dans ses rapports avec Nita, sa pupille, le juge le plus sévère n’aurait rien trouvé à reprendre. Il n’y avait là que l’accomplissement d’un sérieux devoir. En elle, Nita n’avait pas retrouvé une mère, mais une amie bienveillante et calme ; chez elle, Nita était heureuse et libre. Mme la comtesse semblait se défendre également de toute pression, de tout excès de pouvoir, et de ces tendresses exagérées, qui, vis-à-vis d’une héritière puissamment riche, prennent volontiers physionomie de captation.

C’était simple, c’était honnête et c’était digne. Quand nous avons parlé naguère de comédie et de rôle où la fatigue perçait, il s’agissait de l’intérieur. Devant le monde, le rôle était admirablement tenu. Aussi le monde, après s’être étonné de cette parenté inconnue qui avait surgi à l’improviste et au bon moment, finissait-il par reconnaître que tout était pour le mieux.

Quant à M. le comte, le monde s’occupait peu de lui. Il passait derrière sa femme, et nul ne devinait le terrible travail qui avait fait de cet ancien loup un mouton souffreteux et timide.

Revenons à l’atelier Cœur-d’Acier.

La bande noire traversa la chambre d’entrée. Les deux belles jeunes filles marchaient côte à côte, pensives toutes deux. C’est à peine si elles accordèrent un regard distrait aux excentricités du fameux atelier.

Ces équipées doivent être osées dans une certaine disposition d’esprit, avec la volonté de trouver tout drôle et de rire quand même en explorant le pays inconnu.

Il y avait pourtant de quoi rire. Les groupes échelonnés, rapins, clients et modèles, étaient d’incroyables physionomies. Gondrequin-Militaire éprouvait un visible sentiment d’orgueil à exhiber ainsi son peuple.

— Il y a comme ça une légère odeur de pipe dans le local, dit-il en manière d’apologie au comte qui le saluait poliment ; mais l’artiste a ses habitudes comme le soldat français, et on ne s’attendait pas à la visite des dames. En plus que le temps fuit, car il a des ailes !

— Vous êtes chez vous, mon cher Monsieur, répondit le comte qui passa. Ne