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Page:Féval - Cœur d’acier,1865.djvu/336

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cession

— Comme l’affaire de Clare ? dit Roland.

— Connais pas, repartit franchement Similor.

Roland ferma la bouche à M. Baruque qui allait parler.

— J’entends l’affaire du notaire de la rue Cassette, dit-il.

— Ah ! c’est différent ! s’écria Similor, les papiers du numéro 3 ! J’en étais !… vous savez que ça m’est égal, quand même vous seriez de la police, Monsieur Cœur… et ces Messieurs… J’ai à nourrir Échalot, mon domestique, que jamais je ne l’abandonnerai, malgré ses familiarités, et Saladin, mon fils unique, dû à une dame du grand monde. Faut travailler ; il n’y a pas de sot métier ; l’espion n’est qu’un vain mot au XIXe siècle, avec les progrès de l’éducation sociale. Pour de l’or, dans ma situation, je consens à trahir tous mes serments les plus sacrés sans répugnance.

Gondrequin-Militaire, qui était un esprit chevaleresque, fit un pas en arrière, mais M. Baruque sourit. C’était un amateur.

— Savez-vous où sont les papiers soustraits chez le notaire ? demanda M. Cœur.

— On s’en doute, patron, répondit finement Similor.

— Connaissez-vous les noms des gens qui ont mené l’affaire, rue Cassette ?

M. Cocotte et M. Piquepuce. Deux bons !

— Pas d’autres ?

Similor baissa la voix et marcha un pas de théâtre.

— Parlons la bouche ouverte, patron, dit-il. Est-ce les Habits-Noirs que vous voulez connaître en grand, ainsi que leurs sombres mystères ?

M. Baruque était aux anges. Gondrequin ouvrait des yeux énormes.

— Oui, répliqua Roland, ce sont les Habits-Noirs.

— Il y a le docteur Samuel, Louis XVII, l’abbé, le comte Corona, qui sont des anciens, du temps du colonel… les nouveaux…

— Que je vous dise une chose, s’interrompit-il, vous n’en trouveriez pas deux dans Paris pour vous dévoiler des rébus du