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Page:Féval - Cœur d’acier,1865.djvu/532

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— Je dois ajouter, reprit-elle, que ce M. Cœur a été l’amant de Mme la comtesse autrefois.

— Personne ne sait cela mieux que moi, murmura le jeune notaire.

Et, certes, personne mieux que Marguerite ne savait combien Léon était au fait de cette circonstance.

Il y eut une chose singulière. Léon s’offensa de ce mot cru : Amant, qui tombait des lèvres d’une jeune fille. C’était la première note douteuse qui échappât à Marguerite dans ce long et difficile morceau de musique. Il n’en eût pas fallu une seconde.

Elle dit, comme on rature une phrase dangereuse sur le papier :

— Tant que la journée dure, j’entends des mots pareils dans cette maison maudite !

Léon reprit :

— C’est pourtant bien lui qui est l’héritier. Pourquoi ce crime ?

— Je l’ai cru comme vous, répliqua vivement Marguerite. Il y a ici évidemment un mystère que je ne peux vous expliquer. La comtesse se trompe-t-elle comme elle trompe tout le monde ?…

— Je dois vous dire, l’interrompit Léon, qu’à votre sujet, Madame, la première lueur d’espoir m’est venue par la comtesse elle-même.