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LA BANDE CADET

son regard, aurait en même temps défié le coup d’œil d’un observateur émérite.

Georges demanda encore :

— Le docteur a-t-il dit quelque chose pour moi ?

— Il a dit, répliqua Mme de Souzay, sans relever les yeux, que vous deviez vous hâter, et que, sous aucun prétexte, il ne fallait manquer le rendez-vous de ce soir.

Georges se leva aussitôt, disant :

— Vous voyez bien, madame, je ne m’appartiens pas.

La belle veuve lui tendit la main et prononça tout bas :

— Georges, vous n’irez pas seul.

Il demanda :

— Qui donc m’accompagnera, ma mère ?

— Moi… J’y suis déterminée, je le veux !

— Est-ce le docteur qui a réglé cela ainsi ?

— Non, mais je sais, je sens que c’est mon devoir.

— Madame la duchesse, dit Georges, je suis ici le fils aîné, le chef de la famille par conséquent. S’il fallait exprimer ma volonté, je le ferais. Mon désir est d’aller seul.