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LA BANDE CADET

— Cependant… insista M. Morand.

Le médecin, qui était déjà près du seuil, s’arrêta et atteignit son portefeuille, d’où il retira une carte. Il la mit entre les mains de Morand, et sortit. La carte portait : « Docteur Abel Lenoir. »

Ceux qui étaient là se regardèrent. Personne n’avait jamais vu l’homme, le nom était connu de tous.

— Est-il parti ? demanda le malade d’une voix à peine intelligible.

Sur la réponse affirmative qui lui fut faite, il rouvrit les yeux sans trop d’efforts, et, voyant tout ce monde autour de lui, il parut en éprouver de la colère. Sa main se souleva comme pour désigner la porte.

— Monsieur le duc veut que nous sortions ? traduisit Tardenois.

Un mouvement de tête répondit : Oui.

— Et personne ne doit rester avec monsieur le duc, pas même moi ? insista le valet favori.

Le malade parvint à articuler :

— Non, rien que mon cousin Morand.

Aussitôt les domestiques se retirèrent, et la figure hâve du mourant exprima un contentement. Il fit signe à Morand de s’approcher :