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Page:Féval - La Bande Cadet, 1875, Tome II.djvu/270

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assez de ses larmes pour diamanter son sourire.

— Est-ce que Dieu, dit-elle, voilant les sonorités de sa voix sous des douceurs infinies, n’exauce pas toujours la prière des petits enfants ? Vous m’aimerez, Georges, vous approcherez votre cœur de mes lèvres comme Clément fit autrefois de son pain. J’attendrai… j’attends… Ah ! tu vois bien que tu m’aimes !

Ceci fut un cri d’extase.

La tête de Georges s’était penchée sur sa poitrine, attirée par l’appel mystérieux. Ce n’était pas Lirette qui avait été chercher son baiser. Leurs bouches s’étaient rencontrées en un long soupir de bonheur…

Elle était reine, et Georges, vaincu, écoutait sa loi en s’enivrant des parfums de son souffle, tout imprégné de la fraîcheur qui brûle.

— Il y a des gens, disait Lirette d’un beau petit air sage, qui pensent pour nous et qui ont rédigé nos actions. La journée d’aujourd’hui verra la fin d’une lutte étrange et peut-être sanglante. Celui chez qui nous sommes ici, le docteur Abel Lenoir, travaille pour nous. C’est par son ordre que je suis habillée en demoiselle, et c’est par sa volonté que nous avons