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LA BANDE CADET

— Je ne veux pas… Je ne peux pas abandonner ma mère…

La jeune fille dégagea ses mains et dit avec dureté :

— Tu n’as pas de mère !

Georges recula comme si on l’eût frappé au visage, et Clotilde s’arrêta effrayée.

— Je t’ai fâché, dit-elle, déjà repentante.

— Non, répliqua Georges ; le tort vient de moi ; j’ai manqué de confiance en toi, je ne t’ai pas dit la vérité, la voici : je suis bien réellement le fils de Mme la duchesse de Clare…

— Et Albert, alors ?…

— De notre secret, murmura Georges, ne me demande que la portion qui est à moi.

Le regard de la jeune fille exprimait un étonnement profond.

— Et elle t’envoie ici ? balbutia-t-elle, toi, son fils ?

— Ce n’est pas Mme la duchesse de Clare qui m’a envoyé ici ; j’y suis peut-être contre sa volonté.

Il y eut un silence, après lequel Clotilde reprit :

— Clément, je te crois, je te croirai toujours. Je respecte et j’aime désormais du plus profond de mon