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LA BANDE CADET

cœur celle qui est ta mère. J’espérais t’entraîner avec moi vers le bonheur ; je n’ai pas pu, je reste avec toi dans le malheur. Ton combat est le mien. Mais il faut que tu saches où tu vas, Clément ; il faut que tu saches où tu conduis celle à qui tu viens de dire : je t’aime. Je le sais, moi, je vais te le dire.

Elle se recueillit un instant.

Ils étaient graves tous deux, et si quelqu’un les épiait maintenant du regard sans pouvoir écouter leurs paroles, c’était bien, selon les apparences, le froid entretien de deux fiancés qui se tâtent prudemment avant la lutte définitive du ménage.

— Tu connais, reprit la jeune fille, d’un ton de résignation glacée, les gens chez qui nous sommes. Avant même d’avoir entendu les révélations que je viens de te faire, tu les connaissais peut-être aussi bien que moi.

Ce sont des malfaiteurs résolus, qui opèrent à l’abri d’un mécanisme dont l’efficacité est pour eux éprouvée, non pas une fois, mais cent fois.

Ils méprisent les combinaisons subtiles et vont droit leur chemin dans une voie qui ne tourne pas.