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LA CAVALIÈRE

— Vous aurez froid, demoiselle, insistait le fatout.

— Coupe ta langue, toi !

— Oh ! merci, merci, madame ! voulut dire Jacques Stuart profondément ému.

— Vous, la paix ! Est-ce que vous croyez que c’est pour vous ? Si je vous laissais ici, ça me taquinerait le long de la route… et je veux faire un bon somme. Vous saurez que je ne fais rien pour les autres, dites donc !

— Ça, c’est vrai ! déclara le fatout avec une ironique emphase. N’y a pas beaucoup d’égoïstes comme la demoiselle, trébigre !

— Voilà le vin sucré, annonça la servante.

Hélène attendit qu’elle fût partie pour présenter la tasse au blessé.

— Buvez, fit-elle.

Et comme il hésitait, elle ajouta sévèrement :

— On vous dit de boire ! allons !

Elle porta elle-même la tasse aux lèvres de Jacques Stuart, murmurant pendant qu’il buvait :