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Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 1.djvu/197

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MAC-DIARMID.

Le jour trouva ses beaux yeux ouverts ; elle sourit à l’aube naissante, mais il y avait sous sa paupière des larmes à peine séchées.

Elle aimait ; elle ne le savait point. Avec l’amour un instinct nouveau s’était éveillé en elle.

Quelque chose lui disait de fuir cet homme qui avait chassé le repos de sa couche.

Mais en même temps un irrésistible attrait l’entraînait à le revoir.

Il n’y eut en elle qu’un instant de combat entre ces deux sentiments contraires.

Il faut l’éducation pour rendre victorieux le premier instinct de pudeur, et cette frayeur qui naît en même temps que l’amour est faible contre la passion ignorante.

Du combat, il ne reste rien, sinon un naïf besoin de mystère.

Ellen revit le capitaine Percy Mortimer, vers qui son cœur s’élançait malgré elle ; mais elle fut plus prudente que les premiers jours, et les hôtes du paquebot n’assistèrent point à cette troisième entrevue.

Ce furent quelques mots échangés, de l’émotion et un silence qui parlait.

Jermyn était cloué à son lit par la fièvre.

Le paquebot entra dans la Tamise. Ellen et