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DEUXIÈME PARTIE

c’étaient Dirck Mellyn, le Successeur de Luke Neale sur les bords de la Moyne, et Noll Noose, du Connemara.

Ils portaient tous les deux le carrick fauve des fermiers du Connaught.

Dirck était un petit homme d’aspect vif et inquiet, dont les traits pointus disparaissaient presque sous la grande chevelure celtique. Noll avait un air endormi et niaisement malicieux ; vous l’eussiez pris pour un maquignon normand, ferré à neuf pour la foire prochaine.

George Montrath était assis sur un divan et mettait ses deux pieds sur une bergère ; la fatigue du voyage récent avait dessiné un cercle plus rouge autour de ses yeux transparents.

Crackenwell avait une chaise ; les agents inférieurs se tenaient debout, et c’était à qui ne pénétrerait point trop avant dans le cercle lumineux qui entourait Sa Seigneurie.

— Dépêchons ! dit lord George en étouffant un bâillement. Maître Crackenwell, je vous prie d’apprendre à ces dignes gens les motifs qui m’ont fait les appeler auprès de moi.

— Milord, répliqua l’intendant avec une affectation de respect sous laquelle perçait une parfaite aisance, je serais coupable si j’avais attendu jusqu’à ce moment, après les lettres si