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DEUXIÈME PARTIE

impatience l’heure du jugement où son innocence éclaterait, reconnue.

La prière avait mis à son front une auréole sereine.

— Bonjour, mon fils Morris, dit-il, soyez le bienvenu… Dieu vous bénira, mes enfants, car vous n’oubliez point votre père.

Morris saisit la main que le vieillard lui tendait et la pressa contre son cœur. Sur ses beaux traits, si calmes d’ordinaire, il y avait une vive émotion. Ses yeux, où se reflétait son cœur, disaient sa pitié tendre et son respectueux amour.

— Mac Diarmid, répondit-il, vos fils ne vous aimeront jamais assez, vous qui fûtes leur guide et qui serez leur orgueil, jusqu’au jour où le nom de nos pères s’éteindra dans l’oubli.

Mill’s sourit avec tristesse. Il attira Morris sur son sein et le serra entre ses bras.

— Je suis un pauvre vieillard, murmura-t-il, et Dieu ne m’a point donné la force qu’il faut pour servir son pays.

Sans quitter la main de Morris, il se dirigea vers l’intérieur de la cellule. Il s’assit sur le pied de sa couche ; Morris prit place sur l’escabelle.

— Je suis bien ici, reprit Mill’s. Mes nuits