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DEUXIÈME PARTIE

Durant quelques secondes elle s’affaissa, plus accablée. Mais son beau corps se redressa tout à coup, tandis que son front rayonnait, fort et superbe.

La petite Peggy, qui était toujours derrière elle, tremblante et désolée, se prit à sourire sous ses larmes.

— C’est fini, pensa-t-elle ; voici la noble Ellen guérie !…

Elle joignit ses petites mains, et commença une prière à la Vierge.

Ellen se retourna brusquement. Son regard, éteint naguère, brillait maintenant. Une résolution calme et pensive éclairait la merveilleuse beauté de son visage.

— Je veux voir mon frère Morris, dit-elle. Faites-le prévenir, Peggy.

Peggy interrompit la prière entamée.

— Ma noble maîtresse, répliqua-t-elle, Morris Mac-Diarmid n’est pas à la ferme.

Un nuage passa sur le front d’Ellen. Elle connaissait le cœur de Morris et comptait sur lui.

Elle réfléchit durant quelques instants.

— Et Jermyn ? reprit-elle.

— Jermyn vient de partir avec le grand Mahony de Galway.

À ce nom, Ellen perdit ses couleurs revenues.