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Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 3.djvu/111

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LE CHATEAU DE MONTRATH.

dit Mary Wood, et ne haussez point les épaules, car je ne veux pas me fâcher contre vous aujourd’hui. Asseyez-vous, asseyez-vous !

Lord George essaya de sourire, avança un fauteuil et s’assit.

— Où est Robert Crackenwell ? demanda Mary Wood.

Et, sans attendre la réponse, elle ajouta :

— Sur ma foi, ce Paddy, que j’ai rencontré là-bas sur le rivage, est bien le plus beau garçon du monde !… Vous donneriez beaucoup pour savoir la fin de cette histoire, Montrath ! Figurez-vous que le coquin a fêlé le crâne de deux de mes gens et m’a volé mon paquet de linge… un paquet dont vous donneriez tout de suite mille guinées, milord !

Montrath, tout en gardant avec effort son air d’indifférence, écoutait attentivement. Quelques mots prononcés déjà sur ce sujet par l’ancienne camériste avaient éveillé très-vivement sa curiosité.

J’ai vu quelque chose de ce combat dont vous parlez, Mary, dit-il. Ces dames et moi, nous étions accoudés sur le parapet, au pied des tours de Diarmid.

Mary le regarda, inquiète, puis elle se prit à sourire innocemment.