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Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 3.djvu/175

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LE CHATEAU DE MONTRATH.

vait pas encore ouvert la bouche, qu’il était déjà dans le ruisseau.

Et pendant toutes ces scènes de tumulte, la force armée était restée invisible. Quelques agents de police seulement s’étaient montrés çà et là, tout exprès pour recevoir d’énormes coups bâton sur le dos.

Le sous-shérif, escorté de quatre constables, était bien venu lire d’une voix tremblante le fameux riot-act (loi contre les rassemblements) ; mais il n’y avait derrière lui, pour faire feu sur la foule, qu’une douzaine de dragons, amenés à Galway par le colonel Brazer.

Les dragons, les constables et le sous-shérif, durent se retirer plus vite qu’ils n’étaient venus.

Quant aux défenseurs naturels de l’ordre dans le comté de Galway, quant aux troupes commandées par le major Percy Mortimer, on ne les vit nulle part. Les orangistes avaient compté d’abord sur leur secours, car ils savaient que Mortimer était toujours à son poste ; mais aujourd’hui Mortimer ne venait point, et les partisans du Repeal, parmi lesquels des bruits vagues avaient circulé dès le matin au sujet de l’attaque dans le bog, ne s’en montraient que plus âpres à la besogne.

Les membres les plus importants du parti