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Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 3.djvu/176

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TROISIÈME PARTIE.

orangiste s’étaient retirés prudemment de la lutte, aussitôt que l’absence du major et de ses dragons avait été constatée. Le colonel Brazer avait tempêté contre Mortimer, l’accusant de trahison, et jurant qu’il le ferait passer devant un conseil.

La bataille s’était continuée entre la populace des deux partis ; puis on avait recommencé à boire pour trouver la force de se battre encore.

Il était trois heures de l’après-midi environ. Le tumulte s’était éloigné peu à peu du centre de la ville, pour se rapprocher des faubourgs où foisonnaient les tavernes. Les maisons notoirement connues pour être habitées par des orangistes, et qui, jusqu’à cette heure, avaient tenu leurs portes soigneusement closes et barricadées, commencèrent à s’ouvrir. Des domestiques avancèrent dans la rue leurs faces effrayées, puis ils rentrèrent pour faire sans doute leur rapport à leurs maîtres.

Ceux-ci se montrèrent à leur tour, enveloppés de carricks, pour se donner une tournure moins suspecte et ressembler un peu à des campagnards catholiques.

Ils regardèrent à droite et à gauche, timidement, puis ils prirent leur course en se dirigeant tous vers le Lynch’s-Castle. Ils avaient tort de