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Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 3.djvu/209

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LE CHATEAU DE MONTRATH.

faire comme moi et à prendre ce que nous trouverons.

Personne n’eut le cœur de répondre. Brazer saisit une lampe et se fit suivre par les deux vieilles servantes, plus mortes que vives. Il se rendit dans la salle des épreuves. La lumière de la lampe éclaira un pêle-mêle de cordages et de poulies, de vieux tableaux, des miroirs et un amas poudreux de décorations théâtrales. C’était l’attirail complet servant à produire ces illusions d’optique qui procuraient de si profondes émotions au pauvre juge Mac-Foote. Brazer prit sans choisir des coutelas de fer-blanc, des piques dorées et des épées de bois, puis il revint dans la salle des séances. Les malheureux orangistes étaient aux abois, les volets ne tenaient plus, et à travers leurs ais à demi brisés on entendait les sauvages clameurs de la foule.

Et la foule criait :

— À mort ! à mort !…

Les deux révérends avaient ouvert leur Bible et récitaient des textes au hasard.

Parmi les autres membres de l’assemblée, les uns se tordaient les mains en criant au secours, les autres s’étaient jetés à genoux et donnaient leurs âmes à Dieu.

Brazer leur fit un petit discours militaire et