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Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 3.djvu/239

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LE CHATEAU DE MONTRATH.

— Aide-moi ! répéta Ellen défaillante.

Peggy, habituée à obéir, s’avança enfin et mit ses deux mains sous l’aisselle du major. Avec le secours de l’enfant, Ellen parvint à introduire Mortimer dans sa chambre, dont elle ferma la porte sur lui.

— Jésus ! disait Peggy stupéfaite. Oh ! Jésus !…

Derrière la porte, les deux chiens grattaient et hurlaient.

Ils étaient, avec Peggy, les seuls témoins de l’entrée du major sous le toit de Mac-Diarmid.

Ellen, toujours aidée par l’enfant, étendit Mortimer sur sa couche.

— Écoute, dit-elle, et que Dieu te punisse si tu me désobéis !… la présence de cet homme doit être un secret pour tous !

— Oh ! noble Ellen, répliqua l’enfant, qui dardait sur le major son regard farouche, un Saxon ! un Saxon maudit !…

Ellen fit un geste d’impérieux commandement, et Peggy murmura :

— J’obéirai, noble heiress !

Les chiens grattaient plus fort et hurlaient à l’envi. Ellen jeta vers la porte un regard d’épouvante.

— Ils le sentent, murmura-t-elle, et Jermyn va revenir !…