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TROISIÈME PARTIE.

ne l’avait présentée nulle part, et tant qu’avait duré son mariage, on l’avait vu menant la vie de garçon.

« Lady Montrath, celle qui portait ce nom avant moi, était confinée en ce temps dans Montrath-house, la villa que milord possède au-dessous de Richmond.

« Le mystère qui entourait cette femme est resté entier pour le monde. Elle n’avait point d’amis, nul ne s’est préoccupé de sa disparition.

« J’ai su, moi, par les gens de la maison, que c’était une fille d’Irlande enlevée par milord, et qu’il l’avait épousée par force. Un homme de ce pays l’aimait d’un ardent amour. Il vint du Connaught avec ses frères et donna le choix à lord George entre une réparation immédiate ou la mort.

« Lord George choisit le mariage, et j’ai vu la tombe de la pauvre Irlandaise dans le cimetière de Richmond… »

Georgiana s’interrompit et mit son front dans ses deux mains.

— C’est une triste histoire, Georgy, dit Francès ; mais je n’y vois rien qui puisse faire soupçonner un crime.

— Son nom est sur le marbre, murmura