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Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 3.djvu/38

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TROISIÈME PARTIE.

Je conçois vos inquiétudes, chère Georgy, et je les partage presque, tant la conduite de cette femme me semble inexplicable… Mais, au demeurant, tous ces mystères qui nous effrayent peuvent avoir pour base les faits les plus ordinaires de la vie… Ma tendresse pour vous m’avait portée à recueillir des informations sur votre mari, et tous mes renseignements s’accordaient pour désigner lord George comme un homme d’honneur et un digne nobleman.

— Je le croyais, je le croyais ! murmura Georgiana.

— Cette femme, reprit Francès, dont la droite raison se révoltait vite contre tout ce qui ressemblait au roman ; cette femme qui vous poursuit à ses heures d’ivresse est peut-être un de ces malheureuses que le gin affole, et dont la démence est cruelle.

Georgiana fit un geste d’impatience.

— Il faut si peu de chose souvent, reprit encore Francès, pour expliquer ce qui effraye de loin !

Georgiana retira sa main que Francès avait tenue jusqu’alors entre les siennes.

— Vous ne voulez pas me comprendre, miss Fanny ! dit-elle en rougissant de dépit. Vous traitez mes craintes comme on fait des frayeurs