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Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 3.djvu/40

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TROISIÈME PARTIE.

qui nous attendait sous London-Bridge… Une autre voiture croisa la nôtre au moment où nous entrions dans le Strand ; j’y reconnus la figure enflammée de mistress Wood, qui se renversait sur les coussins de son équipage.

« — Où allez-vous, Montrath ? cria-t-elle passant.

« Milord ne répondit point, et le cocher ! fouetta les chevaux.

« Quand nous arrivâmes devant la douane, la voiture de mistress Wood, lancée au galop de deux magnifiques chevaux, dépassa brusquement l’équipage de milord. Elle nous avait suivis depuis le Strand.

« Elle mit pied à terre et vint au-devant de nous.

« — Eh bien ! Montrath, dit-elle, je suis bien aise d’être venue ici… Vous vouliez encore me cacher votre piste, et j’aurais été plus de huit jours en quête !… L’Irlande est loin. Votre servante, milady ! ajouta-t-elle en s’adressant à moi ; j’ai connu des gens qu’on a menés là-bas et qui n’en sont point revenus…

« Elle me fit un signe de tête, secoua brusquement la main de lord George, et regagna sa voiture en nous disant : « Au revoir ! »

« Nous montâmes sur le paquebot. J’étais