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Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 3.djvu/42

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TROISIÈME PARTIE.

ton impérieux et dur que milord n’avait jamais pris avec moi…

« La traversée se fit. En arrivant à Galway, nous passâmes du paquebot sur un sloop côtier, afin d’entrer sans danger dans le port.

« Les matelots du sloop firent grande fête à un homme à longs cheveux qui avait été notre compagnon de traversée. Ils lui serraient la main tour à tour, et leurs yeux devenaient menaçants lorsqu’ils se tournaient vers lord George.

« J’entendis deux matelots qui se disaient :

« — Voici Mickey revenu, Jessy est morte.

« — Il l’a tuée ?

« — Il l’a tuée pour épouser la fille d’un homme riche. »

Georgiana se tut, accablée. Francès ne trouvait point de paroles pour combattre des soupçons qui étaient presque une certitude.

Tout s’accordait pour confirmer les craintes de la jeune femme, et Francès elle-même essayait en vain de conserver des doutes.

Il y avait là un crime, et la vie de Georgiana était peut-être menacée.

— Je resterai, Georgy, dit Francès ; je ne vous quitterai plus… Je ne suis qu’une pauvre fille ; mais s’il y a du danger, nous le partagerons ensemble.