excellent juge, mais je ne me serais point attendu à recevoir une demande pareille de la part d’une nièce de M. Joshua Daws.
Francès avait les joues couvertes de rougeur, mais son œil ne se baissait point.
— Mon oncle a les devoirs de sa charge, répondit-elle, et je crois que sa charge donne de malheureuses préventions contre tout accusé… Mais j’ai assisté à l’interrogatoire de ce vieillard, milord… J’ai entendu ses nobles réponses… J’ai vu qu’il n’y avait point de preuves, et je viens vous supplier…
— S’il n’y a point de preuves, interrompit Montrath, on ne pourra le condamner.
Francès secoua sa blonde tête d’un air triste :
— Vous savez mieux que moi, milord, murmura-t-elle, que la justice humaine est sujette à se tromper… Mon oncle affirme que ce malheureux vieillard sera mis à mort.
Montrath garda le silence. Ils étaient assis tous les trois sur un banc de gazon, et les deux amies se trouvaient l’une auprès de l’autre.
Georgiana, qui s’occupait volontiers d’elle-même, suivait avec distraction cet entretien qui ne l’intéressait pas personnellement, et n’y prenait aucune part.
Montrath avait les yeux à terre depuis que le