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Page:Féval - La Quittance de minuit, 1846 - tome 3.djvu/54

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TROISIÈME PARTIE.

excellent juge, mais je ne me serais point attendu à recevoir une demande pareille de la part d’une nièce de M. Joshua Daws.

Francès avait les joues couvertes de rougeur, mais son œil ne se baissait point.

— Mon oncle a les devoirs de sa charge, répondit-elle, et je crois que sa charge donne de malheureuses préventions contre tout accusé… Mais j’ai assisté à l’interrogatoire de ce vieillard, milord… J’ai entendu ses nobles réponses… J’ai vu qu’il n’y avait point de preuves, et je viens vous supplier…

— S’il n’y a point de preuves, interrompit Montrath, on ne pourra le condamner.

Francès secoua sa blonde tête d’un air triste :

— Vous savez mieux que moi, milord, murmura-t-elle, que la justice humaine est sujette à se tromper… Mon oncle affirme que ce malheureux vieillard sera mis à mort.

Montrath garda le silence. Ils étaient assis tous les trois sur un banc de gazon, et les deux amies se trouvaient l’une auprès de l’autre.

Georgiana, qui s’occupait volontiers d’elle-même, suivait avec distraction cet entretien qui ne l’intéressait pas personnellement, et n’y prenait aucune part.

Montrath avait les yeux à terre depuis que le