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LA GALERIE DU GEANT.

coude, il se trouva plongé subitement dans des ténèbres complètes.

Il avança, tâtonnant des pieds et sondant le terrain devant lui à l’aide de son shillelah.

Depuis son entrée dans le corridor, il ressentait une sorte de commotion périodique, accompagnée d’un bruit étouffé. Il espérait se guider d’après ce bruit, dont il devinait vaguement la nature, mais il était arrivé au bout du corridor et son bâton rencontrait partout des murs épais.

Le bruit se faisait entendre maintenant presque immédiatement au-dessous de lui. Il n’y avait plus désormais à s’y méprendre : c’était une pioche attaquant la maçonnerie d’une muraille.

On descellait le tombeau de la pauvre Jessy.

On trouvait peut-être son agonie trop lente, et l’on voulait en finir d’un seul coup avec cette vivante preuve d’un crime.

Morris avait besoin de toute sa force pour contenir le cri qui voulait jaillir de sa poitrine.

Aux chocs précipités de la pioche se mêlait maintenant le bruit plus sourd des grosses pierres qui tombaient une à une.

Morris entendait tout cela, et il demeurait comme enchaîné lui-même entre les murs infranchissables d’une prison.

Il revint sur ses pas ; mais nulle ouverture