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LA GALERIE DU GÉANT.

La poitrine du dernier des Mac-Diarmid râlait. Sa figure d’adolescent, où tant de douceur était naguère, avait pris une expression de rage féroce. Il serrait toujours.

L’obscurité qui régnait dans la salle l’empêchait de voir la petite Peggy pâlir et fermer les yeux. Tandis qu’il la menaçait encore et qu’il levait la main, dans le paroxysme de sa frénésie, pour la frapper au visage, il sentit le bras de l’enfant peser à sa main.

Peggy venait de se laisser choir, en répétant d’une voix mourante :

— Grâce ! grâce ! Mac-Diarmid ! Que vous ai je fait pour vouloir me tuer ?

Jermyn lâcha prise et serra son front à deux mains. Il se sentit délirer, et la honte aiguë lui perça le cœur.

La porte extérieure retentit sous des coups précipités.

Jermyn ne bougea pas.

La petite Peggy se remit sur ses pieds, et se dirigea en chancelant vers la porte. Elle ouvrit.

C’étaient Mickey, Larry et Sam qui revenaient, poussant devant eux un homme garrotté.

Ils ne s’arrêtèrent point dans la salle commune, et franchirent tout de suite, avec leur captif, le seuil de la chambre du mort.