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LE BOSSU.

» — Aurore, je vous avais priée de tenir vos jalousies closes…

» Il ajouta, non sans une certaine nuance d’amertume dans la voix :

» — Ce n’était pas pour moi, c’était pour vous.

» J’étais piquée. Je répondis :

» — Ai-je donc commis quelque crime pour être obligée de me cacher toujours ainsi ?

» — Ah ! fit-il en se couvrant le visage de ses mains, — cela devait venir !… Que Dieu ait pitié de moi !

» Je comprenais seulement que je l’avais blessé. Les larmes inondèrent ma joue.

» — Henri ! mon ami ! m’écriai-je, pardonnez-moi !… pardonnez-moi !…

» — Et que faut-il vous pardonner, Aurore ? s’écria-t-il en relevant sur moi son regard étincelant.

» — La peine que je vous ai faite, Henri… je vous vois triste… je dois avoir tort.

» Il s’arrêta tout à coup pour me regarder encore.

» — Il est temps ! murmura-t-il.

» Puis il vint s’asseoir auprès de moi.

» — Parlez franchement et ne craignez rien, Aurore, dit-il ; — je ne veux qu’une chose en