Page:Féval - Le Bossu (1857) vol 4-6.djvu/279

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
57
LE BOSSU.

n’étaient point sans inquiétude. En sortant du cabaret de Venise, ils s’étaient rendus pour la seconde fois à la maison de la rue du Chantre.

Point de nouvelles de Lagardère.

Qu’était-il devenu ? Cocardasse et Passepoil étaient à ce sujet dans la plus complète ignorance.

— Soyez bref ! ordonna Gonzague.

— Concis et précis ! ajouta Navailles.

— Voici la chose en deux mots, dit frère Passepoil ; la vérité n’est jamais longue à exprimer… et ceux qui vont chercher midi à quatorze heures, c’est pour enjôler le monde… tel est mon avis… Si je pense ainsi, c’est que j’en ai sujet. L’expérience… mais ne nous embrouillons pas. Je suis donc sorti ce matin avec les ordres de monseigneur… mon noble ami et moi, nous nous sommes dit : Deux chances valent mieux qu’une, suivons chacun notre piste… En conséquence de quoi nous nous sommes séparés devant le marché des Innocents… Ce qu’a fait mon noble ami, je l’ignore… Moi, je me suis rendu au Palais-Royal où les ouvriers enlevaient déjà les décors de la fête. On ne parlait là que d’une chose. On avait trouvé une mare de sang entre la tente indienne et la petite loge du jardinier-concierge, maître le Bréant… Voilà donc qui est bon : j’étais sûr qu’un coup d’épée avait été donné… Je suis allé