» — Allons ! me dis-je, c’est le second chapitre du bal masqué. L’action marche… ça promet énormément !
» Et, pour ne pas rester au-dessous de la situation, je plantai mon chapeau sur ma tête en pleine loge, comme il convient à un locataire de premier étage.
» C’est bien, ma chère dame, repris-je du bout des lèvres ; je trouve seulement qu’on s’est un peu pressé, vu les ordres que j’avais donnés… Mais montrez-moi cet appartement, je vous prie.
» La concierge passa devant moi, les lunettes à la main, et se mit à monter l’escalier, en s’arrêtant à chaque marche pour m’adresser d’agréables sourires.
» Je la suivais, très-grave et très-froid.
» On ouvrit la porte. — Je trouvai l’appartement coquet, frais, gentil, gai, convenable enfin au demeurant, mais un peu mesquin.
» — Cela me semble petit, dis-je à la concierge.
» — La chambre de monsieur… commença-t-elle.
» Je la compris à demi-mot, et mon regard la foudroya, faut-il croire, car il me sembla qu’elle allait rentrer sous terre.
» — J’ose espérer, balbutia-t-elle, que je n’ai pas mécontenté monsieur.
» Je fis un geste ; elle se tut ; — pour donner une autre direction à mes idées, elle ouvrit une petite armoire d’attache, et y prit un portefeuille qu’elle me remit.
» — Monsieur sait ce que c’est, dit-elle, les billets de banque…
» Je veux être décapité, Gertraud, si j’en savais le premier mot !
» — C’est bien, c’est très-bien, répondis-je pourtant ; je sais, ma chère dame…
» Et j’eus la vertu de mettre le portefeuille dans ma poche, sans même regarder les billets de banque !
» Que dites-vous de cela, petite Gertraud ? »
— C’est étrange ! répliqua la jeune fille qui ne songeait point assurément à l’aplomb de Franz, mais bien aux aventures racontées.
— En définitive, continua le jeune homme, l’appartement tel qu’il est pourra contenir tant bien que mal mes meubles de Monbro… je l’ai gardé.