dans la chambre de Hans Dorn ! Le baiser dont le bruit l’avait bléssé au cœur, comme un coup de poignard était tombé de cette bouche rose !
Et qu’il semblait heureux, ce beau jeune homme, en face de sa misère à lui, plus profonde, et de son désespoir !
Leurs regards se croisaient en ce moment. La physionomie de Franz prit une expression de regret et de pitié. Il ne reconnaissait point le joueur d’orgue ; mais il voyait sa détresse, et, de grand cœur, il lui eût rendu l’argent gagné.
Jean comprit ; une rage sourde et envenimée lui étreignit le cœur, ses mains, crispées, se retinrent au tapis ; et le déchirèrent.
Un instant, les muscles de son corps se ramassèrent, comme s’il eût voulu bondir en avant. La démence était dans son cerveau ; ses doigts frémissaient d’aise et de désir, à l’idée d’étrangler son ennemi.
Il venait de songer à Gertraud qui le trompait peut-être, et à la mère Regnault couchée sur son grabat et que cet or eût sauvée !…
Il eut peur de lui-même ; il sentit que le délire victorieux allait le jeter sur cet homme qui lui arrachait à la fois ses derniers espoirs de bonheur.
Il se leva et s’enfuit.