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Page:Féval - Le Jeu de la Mort, volume 1 - 1850.djvu/121

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PROLOGUE. ‘411

dans ce sanctuaire de maman Rogomme , nous n’essayerons pas de vous le dire.

Les habitués ne s’en plaignaient pas. Nous sommes même porté à penser que ces âcres parfums sont pour beaucoup dans la passion de , certains amateurs d’estaminet.

L’espèce humaine, que la civilisation conduit à se nourrir de fromage de Skilton, de Roquefort, et autres encore plus complétement putréfiés, est capable de tous les sophisemes sensuels.

La salle d’entrée servait de comptoir. C'était là que se tenait madame veuve Ragon dans tout l'éclat de son éblouissante royauté.

Madame veuve Ragon était une belle femme de trente à quarante ans, grasse et rouge, bien conservée, et dotée d’appas prodigieux.

Tous les adolescents de Vitré étaient amou- reux d’elle. Mais elle tenait la dragée haute à tout le monde, excepté, disait la chronique, à M. Aristide Berthelleminot de Beaurepas, che- valier de lAigle jaune de Souabe, et entre- preneur.

Ce mot que nous soulignons a, en Bretagne. une signification tout à fait fantastique. Nous y reviendrons.

Il n’y avait dans cette première salle que des escabelles paillées et des petites tables en bois de