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Page:Féval - Le Jeu de la Mort, volume 1 - 1850.djvu/208

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198 LE JEU DE LA MORT.

La rentière eutun petil rire tout sec.

— Ils sont tous les mêmes, ma parole ! grom- mela-t-elle; le nom de sa mère! Et où le prendrai-je, ce nom-là, mon garçon ?.. Le bon métier que j'aurais pris là : retrouver les mères perdues! Vous êtes fou, mon ami, vous êtes fou !.…

Elle parlait avec volubilité, comme quand on veut s’étourdir soi-même en déroutant autrui.

Tiennet la laissa aller sans l’interrompre. Quand elle s'arrêta, il reprit :

— Je veux que vous me disiez le nom de ma mère... je ne suis pas fou... Le nom de ma mère, vous le savez, ct vous me le direz!

— Moi! s’écria la rentière, qui tâchait de rire encore ; moi ! je sais. ah! ah! ah! ah! la bonne histoire !…

— Quand le vieux Toussaint Blône est mort, poursuivit Ticnnet sans s’'émouvoir, il m'a dit :. « Va chez madame Marion, rentière, rue de la Croix, à Vitré...»

— Ah!... fit madame Marion qui pâlit, Tous- saint Blône a dit cela?

— Ceux qui sont pour mourir ne mentent pas, madame! Ce que Toussaint Blône m'a dit est la vérité.

La rentière avait tourné la tête, ct, tout en