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Page:Féval - Le Jeu de la Mort, volume 1 - 1850.djvu/209

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PROLOGUE, 199

faisant effort pour garder bonne contenance, elle jetait à la dérobée sur Tiennet un coup d'œil inquiet.

Tiennet attendait.

— Et..., reprit madame Marion qui hésitait et qui semblait conserver à grand’ peine ses airs dégagés, Toussaint Blône.. qui vous a dit de si belles choses. ne vous a-t-il dit que cela?

Ticnnet ne savait pas encore mentir.

— Rien que cela, madame, répliqua-t-il.

Un éclair de satisfaction brilla dans les yeux gris de la rentière.

— Mais, ajouta Tiennet, cela me suffit. Si Toussaint m'en avait dit davantage, je ne serais pas chez vous. Et puisque me voilà chez vous, ce que j'aurais su par Toussaint, je le saurai par vous.

Cela était raisonné comme un livre. Quant au style, le lecteur est prévenu que nous ne tra- duisons point. La parole change de couleur avec la situation. Le petit paysan, grandi par la solen- nité du moment, parlait à cette heure autrement qu’il n’eût fait dix minutes auparavant.

La rentière crut devoir achever son verre de liqueur.

— Eh bien, dit-elle, asseyez-vous si vous vou- lez, M. Tiennet Blône... et causons un peu...