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Page:Féval - Le Jeu de la Mort, volume 1 - 1850.djvu/214

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204 LE JEU DE LA MORT.

d'entrer dans les maisons pour faire des scènes pareilles !

Tiennet n'écoutait plus.

— Non, pensait.il tout haut, non! oh! non... c'est impossible ct je suis fou!.. Une mère! ma mère !.. Je sais bien que je la reconnaîtrais rien qu’à sa douce voix et rien qu’à son sou- rire.

Madame Marion lança unc œillade oblique vers une glace qui lui renvoya ses traits ronds et poussés en couleur.

Tiennet poursuivait :

— Non, vous n'êtes pas ma mère! Et, tenez, je crois que vous êtes bonne... Ma mère est une pauvre femme à qui ma naissance a porté mal- heur... ct vous avez eu compassion d'elle... N'est-ce pas que j'ai deviné?

— Peut-être..…, dit madame Marion, qui n’a- vait plus peur ct qui minaudait déjà.

— Ma mère n’est pas mariée, sans doute, continuait Tiennet, dont l'imagination avait la bride sur le cou. Ma mère a honte quand elle songe à moi. mais elle m'aime... Oh! n'est-ce pas, madame, ma mère m'aime?

— Dame! fit la rentière avec une certaine émotion, un petit peu, tout de même, mon gars!

Tiennet ne releva pas ses yeux, qui sem-