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Page:Féval - Le Jeu de la Mort, volume 1 - 1850.djvu/215

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PROLOGUE. 205

blaient éviter maintenant le regard de son in- terlocutrice.

Avait-il quelque chose à cacher, et craignait-il de se trahir?

— Vous la connaissez, madame, reprit-il en- core ; vous la consolez !.. Eh bien, dites-lui que je l'aime ardemment et que je n’aime qu’elle en ce monde! Tenez, ce que je sens-et ce que je suis, peut-être voudrait-elle le savoir. Je vais vous le dire, pour que vous le lui répétiez, ma- dame...

— Bon ! interrompit ici la rentière, si je la rencontre jamais, mon petit homme, je lui ferai votre commission, bien sûr.

— Vous la rencontrerez, prononca Tiennet avec une inflexion de voix singulière et quiremit madame Marion sur le qui-vive; vous lui direz que Tiennet Blône, il y a deux mois, était un enfant heureux... Depuis un mois, depuis qu’on lui a dit qu’il avait une mère, Tiennet cherche. jour et nuit il cherche! et comme il n’a point d'indices pour guider sa marche, il va au hasard, écoutant, guettant, espionnant... Au château de M. Jean Créhu , on le craint et on ne le com- prend pas. On le craint, parce qu’on l'a rencon- tré bien souvent, la nuit, se glissant comme une ombre le long des corridors déserts. On le

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