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Page:Féval - Le Jeu de la Mort, volume 1 - 1850.djvu/25

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PROLOGUE.

retrouvé ni le carrosse, ni les quatre chevaux, ni monseigneur l’évêque.

Chacun était convenu tacitement de la haute vérité de cet enseignement. On se taisait. On écoutait la pluie tomber.

— Bonne pluie ! dit Pierre Méchet le tresseur.

Mérieul et Fancin répétérent :

— Bonne pluie !

— Ça, c’est vrai ! appuya Mathurin Houin ; oh ! dame ! ça, c’est vrai, tout de même !

Et ceux qui n’avaient point encore parlé répétèrent à tour de rôle :

— Bonne pluie !

Ou bien :

— Ça, c’est vrai ! Oh ! dame ! tout de même, ca, c’est vrai !

Nous donnons ces dix lignes comme un échantillon rigoureusement étudié de la conversation des fermes bretonnes.

Et nous ajoutons que, sauf l’accent et les termes, les conversations de certains salons de Paris n’arrivent pas à des déductions beaucoup plus transcendantes.

Reste à savoir pourquoi, en un temps d’inondation, et alors qu’il y avait six pieds d’eau dans la plaine, les bonnes gens du Ceuil et de Ves-