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Page:Féval - Le Jeu de la Mort, volume 1 - 1850.djvu/257

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PROLOGUE, 247

stinct pour ramasser l’autre bâton. Tiennet l'a- vait prévenu. Les deux têtes se choquèrent avec violence.

Deux bonnes têtes de Bretagne, deux pots de fer!

Tiennet se releva, son bâton à la main.

Yaume s’en alla tomber à dix pas, étourdi, perdu, les yeux pleins de sang.

— Sorcier!… grommela-t-il en se relevant pour fuir; on me l'avait bien dit! sorcier !.… sorcier !…

Tiennet souriait sans rancune ni mépris.

— Reste là, dit-il, tu sais bien que je ne te ferai pas de mal.

— Je sais bien !.. répéta le pâtour, qui n’a- vait pas l’air trop rassuré.

Néanmoins il s'arrêta, ne jugeant pas à propos de désobéir.

Tiennet le joignit.

— Prends ton bâton, dit-il, nigaud que tu es!

Yaume ouvrit de grands yeux. Cela le tou- chait au cœur.

— Ab! fit-il avec regret, il n’y a pas beau- coup de gars comme toi, Tiennet Blône.… Pourquoi Olivette est-elle entre nous deux ?.…

— Olivette!.… prononça Tiennet avec dédain.

— Ne mens pas! interrompit Yaume, avant-