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Page:Féval - Le Jeu de la Mort, volume 1 - 1850.djvu/27

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PROLOGUE.

— Eh ben ! la fille Olivette ?… dit-elle.

Olivette ne trouva peut-être pas à son gré cette façon d’interroger, car elle pinça les lèvres et ne répondit point.

— Eh ben ! mam’selle Olivette, demanda Pierre Méchet à son tour, quelles nouvelles de monsieur ?

La jeune fille hocha la tête avec importance.

— Mauvaises nouvelles, répliqua-t-elle enfin ; notre monsieur est couché tout habillé… M. Fargeau lui fait une lecture qu’il n’écoute pas… M. Lucien le regarde sans faire semblant de rien, et on voit bien qu’il a grand’peur… mademoiselle Berthe est toute seule auprès du feu ; elle sent un malheur, car, elle qui n’y voit pas, ses yeux sont pleins de larmes.

Cette dernière circonstance fit sur l’auditoire un très-grand effet.

— C’est un signe, ça ! dit Mérieul.

— Et on en a vu censément d’autres, des signes, ajouta Yaume le pâtour.

— Jean de la Mer aura quatre-vingt-deux ans vienne la Saint-Gilles, fit observer Mathurin Houin.

Renotte imprima un mouvement plus vif à son rouet.