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Page:Féval - Le Jeu de la Mort, volume 1 - 1850.djvu/28

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LE JEU DE LA MORT.

— Il est mon ainé de sept ans, grommela-t-elle, comme pour se rassurer elle-même.

— C’était tout de même un fier homme ! reprit Méchet.

— Oui, dit la vieille qui rêvait, un fier homme !

Et une fois sur cette pente, on se prit à parler de Jean de la Mer comme s’il eût été déjà mort.

Le tout, parce qu’il y avait eu des signes.

— C’est triste, la-haut, cette chambre, dit Olivette en frissonnant exprès ; c’est triste à donner la chair de poule !… Il est pâle sur son lit… La sueur colle ses cheveux gris à son front… et ses yeux ont grandi, grandi…

— Encore un signe ! murmura-t-on à la ronde.

— Quand on parle de médecin, il se fâche… Et d’ailleurs, un médecin, où le prendre ? En vingt-quatre heures, il a vieilli de dix ans.

— Son père est mort debout, prononça la vieille femme à voix basse ; comme un Créhu doit mourir… sans médecin et sans prêtre !

Tout le monde se signa, et les billots reçurent comme une seule et même secousse, chacun voulant s’éloigner de Renotte.

— Après ? fit-elle en jetant autour d’elle un