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Page:Féval - Le Jeu de la Mort, volume 1 - 1850.djvu/274

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264 LE JEU DE LA MORT.

Apparence de tout point respectable quand elle recouvre, comme c’est l'ordinaire, la timide candeur du néophyte, apparence facile à copier et qui a fait bien du mal à la religion, par le grand nombre d'industriels Qui s’en sont servis en tout temps comme d’un masque et d’un man- teau. à

Cette physionomie, en quelque sorte cléricale, n’empéchait nullement M. Fargeau d’être un philosophe auprès de Jean Créhu , de nier Dieu et de maudire l’infdme comme un vrai mignon de l'Encyclopédie. |

Il portait d'ordinaire un costume noir, redin- gote longue tombant presque jusqu’à la cheville, et petits pantalons fendus en bas de la jambe. La mode le préoccupait peu.

Bien qu’il fût très-maigre et tout d’une venue, sans ce costume ingrat M. Fargeau Créhu n’au- rait pas été plus laid qu’un autre ; mais ce cos- tume, exagérant les défauts de sa personne, lui donnait l'air d’un échappé de’ séminaire, et fai- sait ressortir cette longuc taille sans formes, au bout de laquelle perchait une grande figure bléme , cafarde, coiffée de cheveux incolores qui se groupaient aux tempes comme une tonsure de bénédictin.

S'il - a quelque chose de grand , de beau , de