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Page:Féval - Le Jeu de la Mort, volume 1 - 1850.djvu/53

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PROLOGUE.

PROLOGUE. 43

tresse-poutre qui fléchissait à son milieu , rem- plaçaient le plafond et absorbaient dans leurs cavités les pâles rayons de la lampe.

Pour meubles, il ÿ avait le grand lit à colonnes de Jean Créhu de la Saulays, une chaise lon- guc, un coffre sculpté servant de secrétaire, et des planches recouvertes de cuir qui s’alignaient sur trois côtés de la chambre et supportaient une armée de bouquins.

Jcan de la Mer était demi-couché sur sa chaise longue, loin du foyer ct près de la lampe. Sur un guéridon , à ses côtés, était ouvert ce livre vide et sot dans sa négation aveugle, ce pauvre livre qui effrayc tant les curés et les mères de famille, cette déclamation pédante, diffuse, ce blasphème impuissant : {es Ruines, de Volney. ;

Nous l'avons dit, Jean Créhu de la Saulays était un homme du dernier siècle; la néga- tion le tentait; le doute lui plaisait. Il pensait être courageux en disant ces monstrucuses fa- daises :

— Dieu n’est pas; l'âme meurt, etc.

De nos jours, il se serait abonné au journal le Peuple.

À moins qu’il ne se füt converti après février, à l'exemple de tous ces philosopheurs spéculatifs