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Page:Féval - Le Jeu de la Mort, volume 1 - 1850.djvu/54

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LE JEU DE LA MORT

44 LE JEU DE LA MORT.

qui hurlent la veille et qui tremblent le lende- main. :

Lesquels philosopheurs valent encore mieux assurément que les habiles, rompus à la manœu- vre contraire, savoir : trembler avant et hurler après.

Nous devons dire que Jean de la Mer ne tremblait pas souvent. 11 s'était battu comme un diable en sa vie. C'était un brave boucher. Dieu, qui lui avait donné une intelligence étroite, un esprit contrariant et rétif, à la vérité, laura peut-être reçu en sa miséricorde.

À l’autre bout de la chambre, au coin de la cheminée, Berthe laveugle était assise, la tête appuyée contre le marbre, immobile et muette. ;

JL n'y avait personne autre dans la chambre.

Fargeau et Lucien, les deux neveux de Jean de la Mer, étaient, comme nous l'avons vu, des- cendus tous les deux à la cuisine.

Jean Créhu de la Saulays avait les deux yeux ouverts et fixes. Il regardait le vide.

IL était très-pâle et ses membres avaient un tremblement continu.

C'était un vieillard de haute taille, le front très-élevé, mais étroit, la figure longue et maigre.