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Page:Féval - Le Jeu de la Mort, volume 1 - 1850.djvu/55

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PROLOGUE.

PROLOGUE. . 45

Ses cheveux, qui restaient abondants, sa barbe touffue et ses sourcils, faisant saillie au-dessus de ses yeux éteints, étaient d’un blanc éclatant el uniforme.

Il portait le pantalon de toile grise et la re- dingote en peau de chèvre.

La vieille Renotte était assurément mieux in- formée que nous sur la question de savoir si Jean de la Mer avait été un Adonis dans sa jeunesse. Maintenant qu'il avait plus de quatre-vingts ans et qu’une grave maladie le tenait cloué sur sa chaise longue, lui, l’homme du mouvement et des violentes fatigues, on ne pouvait plus guère juger.

L'impression produite par la vue de ce grand corps étique et tout d’une pièce, par cette figure hâve, noyée en quelque sorte dans les masses blanches de la barbe, par ce regard morne qui semblait n'avoir plus de vie, était une sorte de superstiticuse terreur.

Jean de la Mer était effrayant à voir comme un fantôme.

La lampe qui brülait près de lui éclairait vive- ment son visage et n’envoyait que de vagues leurs aux traits de la jeune fille qui s’asseyait près du foyer. :

Dans ces toiles de maîtres que le temps a