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Page:Féval - Le Jeu de la Mort, volume 1 - 1850.djvu/58

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LE JEU DE LA MORT

48 LE JEU DE LA MORT.

cachait ses contours délicats sous une robe de laine sombre.

En ce moment, où sa tête s’appuyait contre le marbre, ses grands cheveux noirs, que nul lien nerattachait, tombaient en boucles soyeuses et largement ombrées le long de ses tempes, jusque sur son sein.

Elle rêvait. Il y avait autour de ses lèvres frai- ches ct caressantes un vague sourire. Une larme, au contraire, tremblait au bout de ses longs cils.

Ses yeux, d’un bleu obscur et qui n'avaient point la fixité glacée des yeux d'aveugle, sem- blaient penser.

Un silence complet régnait dans la chambre.

Berthe se prit à écouter. Puis elle étendit sa main blanche et finement modelée dans la direc- tion d’une chaise qui était vide à côté d'elle.

— Lucien! M. Lucien! murmura-t-elle bien bas.

Lucien n'avait garde de répondre. , -— Ilme semble que j'ai dormi, pensa Berthe en se redressant pour dégager son front inondé

de cheveux ; il doit être bien tard,

Puis elle appela encore à voix basse :

— M. Lucien! M. Fargeau !

Personne ne répondit. Les yeux de Jean de