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Page:Féval - Le Jeu de la Mort, volume 1 - 1850.djvu/59

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PROLOGUE.

PROLOGUE. 49

la Mer restèrent immobiles et mornes comme s’il n'avait pas entendu.

Berthe frissonna légèrement. Elle se sentait seule. L'idée lui vint que le malade dormait, puis l’idée qu’il était mort.

+ Elle mit ses deux mains sur son front, où la sueur froide venait.

— Monsieur !... Monsieur! Mon oncle! M. Jean Créhu!.…

Le silence! …

Berthe se laissa glisser sur ses genoux et joi- gnit les mains pour prier.

Mais avant que le premier mot de la prière fût prononcé, elle tressaillit et s'arrêta, parce qu’une voix venait de s’élever enfin dans cette chambre muette.

Voix étrange et changée, que Berthe recon- naissait à peine.

D'ordinaire, Jean Créhu avait cet organe vibrant et rude de l’homme qui a parlé long- temps au bruit de la tempête. Aujourd’hui, c'était une voix courte, mais faible, presque douce.

— Que fais-tu là , Berthe? disait le vieillard ; et pourquoi es-tu seule?

— Dieu soit loué! s’écria Berthe qui voyait ses craintes trompées.

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